Programme de formation : une démarche co-construite au plus près des besoins

Crédit FCLR

Lettre de la Fédération – mars 2019

La formation est une mission importante de la FCLR. Placé sous le triple signe de la participation, de la responsabilité et de la coopération, son programme 2019 fait une nouvelle fois peau neuve, tout en conservant ses cours phare. Conçu selon une démarche contributive portée par la commission formation de la Fédération, il s’attache en effet à répondre à des besoins identifiés.  Objectif : renforcer les capacités des membres de comités et valoriser l’expertise collective. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Guillermo Montano, coordinateur fédératif chargé depuis 2010 du dossier formation. Interview.

La FCLR est engagée de longue date dans la formation de ses membres. Comment cette mission s’organise-t-elle ?

Lorsque j’ai repris ce dossier, nous envisagions de mettre sur pied des formations certifiantes. Mais cela avait un coût et exigeait un investissement administratif important. Nous avons finalement renoncé à cette option, mais nous avons décidé de rentrer dans une démarche qualité et avons conservé les critères permettant une certification.

Les actions de formation sont considérées comme fondamentales par l’institution. Elles font donc l’objet d’un investissement en conséquence : des retours en Assemblée générale (AG), un suivi par le comité, la mise en place d’une instance participative pour piloter ce volet et un accompagnement régulier par le secrétariat permanent de la FCLR.

A la demande de l’AG, une commission a été constituée en 2014. Composée de représentants des comités de centres et du comité de la FCLR, elle est chargée d’identifier les besoins des membres de la Fédération en matière de formation ainsi que les moyens les plus adéquats pour y répondre, et s’est dotée d’un cahier des charges qui a été approuvé par l’AG en 2016.

A quels objectifs répond la politique de formation de la Fédération ?

Elle vise un double objectif : d’une part apporter des connaissances et valoriser les savoirs des membres de comités, et d’autre part sensibiliser leurs partenaires aux approches participatives propres à l’animation socioculturelle.

Comment les besoins de formation sont-ils identifiés ?

Pour les besoins spécifiques des différents membres de comités, nous saisissons l’occasion de nos rencontres avec les centres, que ce soit pendant leurs AG, les accompagnements que nous réalisons, ou lors des moments conviviaux qu’ils organisent, pour identifier des thèmes pour lesquels des apports théoriques ou méthodologiques seraient nécessaires. Les différents bilans établis après les formations nous aident également à ajuster nos contenus. Les discussions menées dans le cadre des conventions tripartites font parfois aussi ressortir des lacunes spécifiques, comme par exemple le besoin de renforcer l’accompagnement du personnel des centres.

En parallèle, les échanges avec nos partenaires institutionnels (Professionnels, Communes, État, etc.) nous renseignent sur les besoins plus globaux et la nécessité de mettre en place des formations sur des sujets comme par exemple les « entretiens de bilan ».

Quant à la sensibilisation des partenaires aux approches participatives, côté FASe, nous travaillons principalement avec les professionnels récemment engagés dans les centres. Chaque année, à deux reprises, nous en rencontrons une vingtaine et leur apportons le point de vue associatif de l’animation socioculturelle. L’évaluation de ces moments est importante car elle nous permet d’ajuster notre discours en fonction de leurs besoins. Ainsi, nous nous sommes rendu compte que les professionnels n’attendaient pas seulement un point de vue général sur la dimension associative, mais qu’ils étaient demandeurs d’éléments plus concrets sur la coopération entre professionnels et comités. Nous avons donc recentré notre apport en fonction de ces attentes.

En ce qui concerne notre partenariat avec la HETS, nous intervenons dans les cours, accueillons des étudiants de la filière animation socioculturelle et nous rencontrons aussi parfois leurs professeurs à qui nous faisons part de nos constats de terrain. L’évaluation de ces initiatives nous permet d’avoir une vision riche sur les besoins en matière de formation.

Comment la commission formation analyse-t-elle les besoins et construit-elle le programme ?

La commission formation discute et analyse toutes ces sources d’informations pour établir des priorités. Pour cela, elle s’appuie sur trois critères : l’intensité de la demande/du besoin, les moyens dont dispose la Fédération et le temps que les bénévoles sont prêts à investir pour se former.

De fait, nous devons faire des choix très serrés et privilégier des approches créatives de formation qui invitent les participants à poursuivre la réflexion par eux-mêmes.

De quels moyens dispose la FLCR pour développer son programme de formation ?

Les formations en elles-mêmes ne sont pas très coûteuses, car les intervenants et les locaux sont souvent gratuits. En revanche, notre temps n’est pas extensible. De fait, ce qui pose problème, c’est l’insuffisance des ressources en temps de travail au sein de la Fédération. Du temps supplémentaire est nécessaire, pas forcément pour développer notre offre mais plutôt pour renforcer son impact.

Crédi FCLR

Comment les besoins ont-ils changé au fil des années ?

Chaque année, les contenus évoluent pour répondre aux besoins. Ces dernières années, notre offre de formation s’est un peu éloignée des questions stratégiques (ex : vision du quartier, choix de priorités, pertinence des actions) pour répondre davantage aux besoins d’ordre administratif. En effet, les exigences institutionnelles en la matière sont croissantes et peuvent mettre les comités de centre en difficulté. Cette année, nous proposons d’ailleurs un tout nouveau module sur la « Gestion des locaux », à l’intention des nombreux centres déjà concernés par de futurs travaux et qui doivent apprendre à travailler avec des nouveaux interlocuteurs.

En parallèle des nouveautés, nous reconduisons des modules comme « L’accueil des nouveaux membres de comité ». Il s’agit en effet de leur fournir des clés de compréhension sur les enjeux de l’animation socioculturelle et sur leur rôle dans la gestion d’un centre.

Au fil des années, nous avons aussi fait évoluer les horaires et les formats de nos cours pour nous adapter à la disponibilité des bénévoles. Ainsi, au début, nous organisions des sessions d’une demi-journée le samedi. Puis nous avons ajouté des « éclairages » en soirée pour les personnes qui n’étaient pas disponibles ce jour. Par la suite, nous avons proposé des « cours à la carte » qui permettent d’approfondir les sujets.

Cette année, c’est ce dernier format qui est priorisé. Ce changement devrait nous permettre de toucher un plus grand nombre de membres de comités.

En parallèle, nous proposons les « interventions formatives auprès des comités » : nous nous mettons à disposition des centres pour reproduire chez eux un résumé d’un cours à la carte. Nous disposons aussi d’un mécanisme d’encouragement à la formation, à travers l’octroi d’une participation financière au cas par cas, pour des cours organisés par des tiers.

Mais plus encore, nous constatons que les besoins subjectifs, ceux en lien avec l’ambiance des cours, évoluent aussi, pas en nature mais en volume. Se rencontrer entre pairs pour échanger sur les doutes et les pratiques de chacun, partager des moments de convivialité et le plaisir d’être ensemble, ce sont des éléments essentiels à la motivation auxquels nous répondons notamment par notre manière d’animer les séances. Ces besoins subjectifs s’accentuent à mesure que les exigences institutionnelles s’intensifient et se complexifient.

Quelle est la méthodologie utilisée dans les formations ?

La dimension participative fait partie de notre ADN. Pour la refléter dans le programme de formation, nous articulons les principes de la formation d’adultes à ceux de l’éducation populaire.

En effet, nous avons la conviction que les participants sont porteurs de savoirs partageables. C’est pourquoi nous nous appuyons en premier lieu sur leurs expériences et leurs perceptions pour construire et alimenter nos formations : il s’agit non seulement de produire de nouvelles compétences mais aussi de valoriser celles qui sont là. Ainsi, au fil du temps, le rôle des participants évolue. Avec l’expérience, certains participants développent leurs capacités et deviennent eux-mêmes intervenants.

Par ailleurs, pour tenir compte de la disponibilité limitée des bénévoles, chacune de nos formations est relativement courte. C’est pourquoi nous intégrons des raccourcis structurants comme les jeux et autres outils du genre : cela permet de faire aisément passer des émotions et de donner des clés de lecture, des impulsions qui permettront ainsi aux participants d’approfondir le sujet par eux-mêmes, en toute autonomie…

Pour en savoir plus sur les formations proposées en 2019, téléchargez le programme complet

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La commission formation en bref

La formation fait partie de la mission de la FLCR. Elle vise à renforcer les compétences des élus associatifs, à fournir aux associations de centre un appui méthodologique et à valoriser l’expertise collective et les savoir-faire du réseau.

Dotée d’un cahier des charges approuvé par l’Assemblée générale en 2016, la commission formation de la FCLR est aujourd’hui composée de six membres : Kete Flück (vice-présidente de la FCLR et membre consultante du comité du Spot MQ Chêne-Bourg), Sonja Hanachi (membre du comité de la FCLR et la MQ  des Avanchets), Anna Conti (membre des comités de la FCLR et du Quart’île MQ Vernier-Village), Anne Etienne Rodriguez (Présidente du Rado Versoix), Isabelle Mellos (membre du comité de la MQ de Carouge) et Gabriel Barta (trésorier de la MQ des Acacias).

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