Pour la réhabilitation du mot intégration !

Complément à l’article Animation socioculturelle : l’intégration à tous les étages

Lettre de la Fédération juin 2017

Revisiter le mot intégration dans le contexte de l’immigration, c’est remonter l’histoire d’une perte de sens. Car aujourd’hui, ce qui s’entend le plus souvent derrière ce terme tient plus du communautarisme, de l’assimilation, de la domination et des devoirs à remplir pour l’accueilli, que du pas de l’accueillant vers le migrant, le requérant ou le réfugié (Cf. à ce sujet L’intégration punitive à toutes les étapes de Marianne Halle sur un nouveau volet de la Loi sur les Etrangers adopté par le Parlement en avril 2017).

Mais, qu’est-ce que l’intégration ? Les dictionnaires nous informent que c’est un processus par lequel une personne ou un groupe de personnes devient membre d’un autre groupe plus vaste. Creusons encore un peu. D’un point de vue sociologique, l’intégration nécessite deux conditions selon la définition qu’en donne le site de La Toupie :

  • « Une volonté et une démarche individuelles de s’insérer et de s’adapter, c’est-à-dire l’intégrabilité de la personne
  • La capacité intégratrice de la société par le respect des différences et des particularités de l’individu ».

Les buts de la Loi genevoise sur l’intégration des étrangers ne disent rien d’autre : « La présente loi a pour but de favoriser des relations harmonieuses entre tous les habitants du canton de Genève. Elle encourage la recherche et l’application de solutions propres à favoriser l’intégration des étrangers et l’égalité des droits et des devoirs. »

Il s’agit donc bien de s’intégrer ET intégrer : un double mouvement de l’un vers l’autre par lequel « chacun s’apprivoise » selon les mots de Nicole Cosseron de la Maison de quartier de Carouge, et s’enrichit de facto de la différence et de la complémentarité.

C’est naturellement l’esprit de la Charte cantonale des centres de loisirs, centres de rencontre, maisons de quartier, jardins Robinson et terrains d’aventure du Canton de Genève, et c’est bien vers cela que tendent les actions menées par les centres à l’intention de tous les habitants de leurs quartiers.

Oui, il est urgent de réhabiliter ce concept car l’intégration est porteuse de valeurs d’ouverture et de rencontres. Car elle est un mot clé du lexique du lien social et du bien-vivre ensemble dans les quartiers.

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