Fédérer, fédérer et… fédérer encore

À l’automne 2016, plusieurs Assemblées générales de la FCLR, en particulier celle du 10 novembre, ont fait remonter des questions de fond sur le fonctionnement de la Fédération. En réponse, la FCLR a souhaité ouvrir le dialogue et travailler en mode participatif avec toutes les bonnes volontés pour imaginer ensemble des solutions et renforcer la confiance. Le 25 février dernier, elle organisait une matinée de réflexion à la Maison de quartier de Carouge. Retour sur la première étape de ce processus.

Il faisait un temps magnifique, le matin du 25 février, dans les alentours de la Maison de quartier de Carouge. Un temps à aller taquiner les sommets enneigés, à vrai dire… Pourtant, ce samedi, ils étaient 20 membres de comité à avoir répondu à l’appel de la FCLR et à s’être inscrits à une matinée de réflexion sur le fonctionnement de la Fédération. Enthousiastes ou inquiets ?

La question mérite d’être soulevée. Car l’organisation de cette matinée fait précisément suite à des critiques exprimées par les membres de la FCLR lors des Assemblées générales de l’automne 2016.

« Perte de confiance quant au rôle des comités », « pas de quorum aux AG », « ras-le-bol des AG sans fin et conflictuelles », « la FCLR perd son rôle »… Les mots étaient durs. Ils soulevaient des questions aussi bien sur le fonctionnement de la faîtière que sur l’évolution du contexte institutionnel dans lequel elle s’inscrit. Difficile de ne pas y entendre aussi les échos des débats râpeux qui ont eu lieu autour du cahier des charges des coordinateurs région de la FASe en septembre.

Le décor de la matinée est donc planté. C’est sur les constats et les critiques que les membres de comités de centres ont d’abord été invités à plancher, avant de réfléchir collectivement dans un deuxième temps à des pistes de développement.

Convergences

A l’issue des groupes de travail, un premier constat rassurant est posé : les souhaits exprimés dans les groupes convergent et confirment à quelques exceptions près l’appartenance à une même fédération, et une volonté commune d’en clarifier le rôle. Plusieurs outils très concrets sont proposés dans ce sens, tels qu’un organigramme.

Pour autant, certains s’interrogent aussi sur la pertinence de la coexistence de deux entités, FCLR et FASe, face aux enjeux de cohésion sociale. Jacques-André Vuillet, président de Vernier sur Rock, est l’un de ceux-là. Pendant la pause, interrogé sur ses motivations à participer à cette matinée de réflexion, il répond que « la structure partenariale actuelle est complexe et fait perdre beaucoup de temps sans résoudre les problèmes de fond, alors qu’il faudrait au contraire une organisation agile, flexible et simple », suggérant de manière provocatrice de fusionner les deux secrétariats.

Dynamiser les AG et intéresser les membres

Sur la forme, la question des AG était centrale ce matin-là. Pêle-mêle : elles doivent être plus courtes, mieux cadrées. La parole doit y être mieux distribuée entre « tenors » et « juniors ». Elles doivent être mieux préparées et laisser davantage d’espaces aux questions de fond sur le sens de l’animation socioculturelle. Pour les plus jeunes, elles doivent être pédagogiques pour qu’ils puissent s’imprégner des enjeux et participer pleinement aux débats.

Là-aussi, les suggestions des participants fusent pour améliorer les choses et construire des débats solides et enthousiasmants, en laissant de côté ou en gérant autrement les décisions à prendre sur les questions plus institutionnelles.

Veronika Barta, de la Maison de quartier des Acacias, en est convaincue : « la priorité, c’est de motiver les gens des centres à venir aux AG de la FCLR, et à s’engager ».

Plusieurs participants ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin pour aller à la rencontre de leurs collègues dans d’autres centres, leur expliquer le rôle de la FCLR, les inciter à venir (ou à revenir). Kete Flück, vice-présidente de la FCLR interrogée à l’issue de la matinée, se réjouit que « des centres se sentent investis de la mission d’aller motiver les autres. Il faut encourager ces initiatives ».

Imaginer un accompagnement par les pairs pour les centres ayant rejoint plus récemment la FCLR participe de cette même dynamique.

Abaisser le quorum des AG, une bonne idée ?

Mais alors que la discussion en plénière a fait émerger un foisonnement de propositions dans le sens d’une amélioration de l’information et des dynamiques, c’est finalement la question du quorum et de son abaissement, voire de sa suppression, qui tient le haut du pavé comme perspective immédiate à discuter à la prochaine AG.

Cette problématique au cœur de la vie associative, quel que soit le contexte, est sensible. Car abaisser le quorum soulève inévitablement les questions de la légitimité des décisions prises et de la dynamique associative qui en résulte. Comment relancer l’intérêt pour les AG s’il n’y a plus nécessité à y participer pour que les décisions se prennent ?

Le groupe Statuts déjà formé, auquel pourront se joindre d’autres membres de comités de centres, sera chargé de porter cette réflexion, d’étudier les tenants et aboutissants du statu quo, d’un abaissement ou de la suppression du quorum, et de formuler une proposition à la prochaine AG.

Mais, en mettant l’accent sur le quorum, n’a-t-on pas évacué un peu rapidement d’autres enjeux ? Béatrice Dönni-Vallet, nouvellement élue au comité de la Maison de quartier de Plainpalais, participait à l’un de ses premiers ateliers de réflexion de la FCLR. À l’issue de la matinée, elle porte un regard ‘neuf’ sur ces questions. « Le quorum, dit-elle, n’est pas une question qui me préoccupe. Ce qui m’intéresse, ce sont les enjeux de pouvoir autour de l’animation socioculturelle. J’aimerais beaucoup comprendre le lien entre la FASe et la FCLR. Par exemple, j’aimerais un organigramme en 3D qui me permette de comprendre toutes les interactions et de rentrer dans toute la complexité de cette relation. Aujourd’hui, j’ai eu l’opportunité de rencontrer plusieurs ‘piliers’ de la FCLR et d’échanger avec eux. C’est important que toute cette richesse et tout l’historique dont ils sont porteurs ne soient pas perdus mais qu’ils soient au contraire capitalisés et qu’on puisse en garder une trace. »

Photos FCLR

Au final, la matinée a mis de côté les tensions pour laisser place à l’intelligence collective et à l’engagement de chacun pour imaginer des solutions qui servent le bien commun et défendent les intérêts des associations d’animation socioculturelle genevoises. « On avait besoin de cette séance » confirme Veronika Barta.

L’essentiel est là. Dans ce socle identitaire et ces valeurs partagées.

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